mardi 13 novembre 2018

TOMMY EMMANUEL : 3 en 1!

Scotché. Je n'ai que ce mot pour décrire ce que j'ai ressenti à l'écoute de Tommy Emmanuel, mais reprenons au début.

Ce mardi fut une journée "course" telle qu'on peut l'imaginer dans la vie de parents. Conjuguer la vie familiale, la vie professionnelle et les loisirs est difficile ; surtout quand on tente l'opération le même jour. J'ai donc filé chercher les enfants à l'école pendant qu'Hélène s'occupait des derniers préparatifs pour la soirée. Arrivés à la maison, nous jetons les cartables et repartons en train direction St Lazare. Ce soir, les enfants auront une "soirée de ouf" avec les grands!
Première étape : remplir les estomacs. Nous allons donc manger japonais (un truc facile pour tout le monde, vu que les petits adorent les makis!). Je jette mon dévolu sur le "Sushi Japo" qui est idéalement situé entre la gare et la salle de concert. Nous mangeons en attendant la sœur d'Hélène qui doit nous rejoindre après une dure journée d'examens médicaux. Cette dernière finit par arriver et nous terminons le repas en sa compagnie. Nous avons d'entrée fait l'impasse sur la première partie du concert : avec les enfants, 3h dans la salle eurent été trop longs.

Nous arrivons donc tous les cinq au Casino de Paris juste avant l'entracte. Entrée et fouille raisonnable. La boutique n'étant pas ouverte pendant la représentation, nous montons donc au balcon avec le placeur. A peine arrivé, la salle se lève pour applaudir Clive Caroll. Je lis qu'il est anglais, qu'il est phénoménal... j'aurai aimé en dire plus mais je n'ai, pour ainsi dire, rien entendu. La salle applaudit très fort, je suppose donc que sa réputation n'est pas usurpée.

Je file au stand merchandising pour acheter mon inévitable T-shirt. Simple, original... C'est vraiment un truc de connaisseurs. Je passe par le bar : trop de monde pour un verre et je retourne au balcon.
Nous sommes installés tous en ligne sur le bord du rang. La visibilité est limite surtout que je suis derrière un homme plutôt baraque.

La scène est déjà prête pour le spectacle : une table, une chaise, 3 guitares et un micro. C'est le minimum, mais en définitive il n'y a pas besoin de plus. La salle est belle, mais je lui reprocherai quand même un manque de visibilité : les sièges du balcon sont mal agencés avec une pente trop faible. Nous avons à peine le temps de discuter un peu que la lumière baisse et que le spectacle commence et que le rouleau de scotch commence a faire son effet.

La page Wikipedia vous dira qui est le phénomène que nous avons entendu ce soir là. Je connaissait Tommy Emmanuel par des vidéos Youtube, trouvées en cherchant des reprises intéressantes de Dire Straits, groupe qui reste et restera important pour moi. En fait, le point d'entré a été son frère, Phil Emmanuel. Ce dernier n'était pas le dernier guitariste, ayant accompagné nombre de têtes d'affiches et ses reprises resteront excellentes. Les deux frères jouaient parfois en duo avec un rendu surprenant!

Venons-en au concert en lui-même. Comme je l'ai dit plus haut, une table, une chaise, un micro et des lumières... on est à la limite du dépouillement total au niveau décor. Tommy Emmanuel, en chemise rouge ce soir, utilise des guitares sèches amplifiées de marque Maton. Il les branche donc à un système d'amplification sans distorsion ce qui lui permet d'être entendu dans toute la salle, surtout pour nous qui sommes quasiment au fond. Lorsqu'il ajuste ses réglages, il coupe ce système et son instrument devient alors quasi inaudible de là où nous sommes. Ce détail a son importance car l'homme est un virtuose et son jeu "en salle" est transcendé par les effets qu'il arrive à donner grâce à cette amplification.
Tommy Emmanuel joue. Je ne connais aucun titres. Il y a beaucoup de blues et il nous dit lui même quand il s'agit d'extraits de son dernier album, composé avec des amis. Je serais évidement très attentif au titre auquel Mark Knopfler a participé. Il jouera aussi un morceau hommage à son "maître", Chet Atkins. Ce dernier a décerné à Tommy Emmanuel le titre de "CGP", Certified Guitar Player. Tommy Emmanuel signe "CGP" après son nom. On peut imaginer cela prétentieux... En fait, non et c'est même modeste car très en deçà de la vérité.

Si Tommy Emmanuel "joue de la guitare", les autres "tentent faire quelque chose avec cet instrument". En plus de 70 concerts, j'ai vu et entendu des guitaristes particulièrement doués. Mark Knopfler bien sur, mais aussi David Gilmour, Eric Clapton, Yngwee Malmsteen, Dave Mustaine, John Petrucci... et tellement d'autres "bons".
Tommy Emmanuel, c'est du délire. Pour s'en convaincre il suffit de fermer les yeux et d'écouter la mélodie, la ligne de basse aux "powercords" et les percussions jouées en même temps (avec le bras, le poignet) sur le même instrument par la même personne.
Tommy Emmanuel, c'est le mec qui improvise un solo de percussions avec sa seule guitare comme instrument... je dis bien, sa SEULE GUITARE. Tommy Emmanuel, c'est le type qui va tellement vite en "picking" qu'on arrive plus à distinguer les espaces entre les notes. Tommy Emmanuel, c'est l'homme qui change l'accordage de la gratte entre deux morceaux, à l'oreille, et qui enquille la suite sans aucune gène. Tommy Emmanuel c'est le gugusse qui fait des tours de magie en faisant sonner des cordes sans les toucher... Scotché j'vous dit...

Un petit extrait capturé de très loin...

La fin de la soirée fut un peu moins agréable. Même s'ils ont aimé la musique, mes enfants se lont endormis et le petit a malheureusement fait un mauvais rêve alors qu'il était dans les bras de mon Hélène. Il a donné un coup de pied dans l'épaule de la personne devant nous (j'en suis navré, si vous me lisez) et a fini par se mettre à pleurer tant il était mal à l'aise. Nous avons donc quitté la salle à une quinzaine de minutes de la fin, par égard aux autres spectateurs

Retour à la maison en train, et dodo tout le monde. Que dire pour conclure? Allez voir ces gens, ces maîtres. Tommy Emmanuel ne joue pas, il crée la guitare. Il lui donne vie, force, dynamisme... Il la fait évoluer de part sa technique magistrale. Je ne suis pas un fan du genre, mais il dépasse le genre. C'est un phénomène que malheureusement trop peu de gens connaissent. 


Et 5 places!


Mon T-Shirt, dont le motif résume totalement l'artiste (à mes yeux).



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