jeudi 14 avril 2022

Kyle Eastwood : Un autre cinéma

Hélène est géniale. Cette affirmation est évidemment biaisée par l'amour que je lui porte mais il n’empêche; sa façon de saisir les occasion fait aussi parti de son génie et de ses charmes!

D'habitude le magazine édité par la ville est systématiquement mis à recycler sans être ouvert. Alors qu'elle l'a exceptionnellement feuilleté, un nom a attiré son œil : Kyle Eastwood. Quelle mouche à donc piqué ce musicien ce Jazz, qui est bien le fils de son père, à venir jouer son répertoire cinématographique dans une petite salle de banlieue parisienne aussi paumée que confidentielle? Vu que je ne connais rien au bonhomme, je me renseigne vite fait... Bon, le mec a bien traîné en France visiblement, y a composé un album... et fait une grande tournée de petites salles. Pourquoi pas! Et puis c'est pas cher, allons-y c'est à 10 minutes à pieds, on n'aura pas de frais de taxi ni de problème de train!

Nous arrivons donc avec un peu d'avance et prenons la file devant le théâtre de la ville. L’événement se présente un peu comme le concert de Telegraph Road à Paray-Vieille-Poste! Pas de sécurité, juste un contrôle des billets, nous serons au deuxième rang un peu à droite, extrêmement bien placés!

Les instruments sont disposés sur scène. Il n'y a pas de décor, tout est minimaliste.  Les musiciens (batteur/piano/basse/trompette/sax) entrent avec un peu en retard et sont applaudis par la salle... Ils s'installent, échangent quelques mots entre eux et attaquent le show à la mesure du batteur.


A part les classiques les plus poncés et la philosophie de l'impro, je ne connais rien au Jazz . Mon prof de maths (le seul que je reconnaisse en tant que tel, reconnaissance éternelle Monsieur Christian Clinet) était un expert et je gage qu'il aurait pu, le temps d'une soirée, nous abreuver de son savoir encyclopédique et nous former au rudiments de ce style si riche et encore si vivant, plus d'un siècle après sa popularisation. Hyperbole et appel à mes souvenirs pour indiquer que le premier morceau sonne familier à mon oreille, mais je n'en sais pas plus. Le son est excellent, nous sommes suffisamment proche pour entendre les instruments au delà de l'amplification ce qui rend une chaleur incroyable. Kyle joue d'une contrebasse atypique... du moins elle me parait comme tel.  


A la fin du titre, il prend le micro et commence à nous parler dans un franglais parfaitement honnête pour un californien. Il présente sa musique, son dernier album (Cinematic), ses musiciens et ce qu'ils vont évidement jouer. Il annonce le second morceau dont je ne me souviens plus. Le schéma se répète alors avec une construction instrumentaliste assez standard : introduction, premier mouvement avec les deux cuivres, puis trompette solo, saxo solo, piano, basse et éventuellement un chouillat de solo batterie... les musiciens reprennent alors en cœur pour conclure. 


C'est agréable, très bien emmené, les morceaux ne sont pas trop long et pour la plupart célèbres ou composés par des célébrités du cinéma comme Henri Mancini, Ennio Morricone ou Lalo Schifrin.


Sur un morceau le saxo/clarinettiste aura un souci technique avec son instrument le forçant à laisser la main au trompette puis à reprendre au saxo. Le Jazz, l'impro, tout ça...

Une aparté dans ce modèle verra les musiciens sortir de scène (sauf le saxo/clarinette) et kyle troquer sa contrebasse pour une basse électrique. Il nous ravira alors d'un "Cinema Paradiso" plein de chaleur. Qu'il est beau ce film, il résume tellement ce qu'est le cinéma. 

Retour du Quintet et arrivée de Hugh Coltman, chanteur sur le titre "Gran Torino" composé par Kyle pour le film éponyme réalisé par son père. Le chant est bon, la musique est belle et les images du film résonnent dans ma tête… encore une pure merveille de cinéma.



Derniers titres et déjà le rappel. C'est toujours aussi bon, aussi chaud. 



J'ai pu reconnaitre (aidé par les annonces de Kyle, mais il y en avait d'autres) : 

Taxi Driver (Bernard Herrmann)

Bullitt (Lalo Schifrin)

Cinema Paradiso (Ennio Morricone)

Vertiges (Ennio Morricone)

Gran Torino (Kyle Eastwood, Michael Stevens

Charade (Henry Mancini)

The Pink Panther (Henry Mancini)

Skyfall (Adele Adkins, ‎Paul Epworth) 

[...]


Nous sortons et avons le plaisir de croiser Kyle dans le hall, le verre de rouge à la main! Il va s'installer dans les vestiaire pour vendre/dédicacer ses albums. Nous inspections nos porte-monnaie : Nous sommes à 10mn de la maison mais nous n'avons pas un rond! Je tente la CB mais rien de possible... nous n'aurons donc pas l'album dédicacé MAIS l'idée vient à Hélène de faire signer mon T-shirt (qui est à l'effigie de l'inspecteur Harry). Kyle Eastwood s'est prêté au jeu avec un sourire, check, Thank you...

Ce fut une excellente soirée. Nous allons prendre l'habitude de vérifier l'agenda de la ville : les concerts comme ça sont les bienvenus!


Un des solos de basse de Kyle Eastwood


"Une version atypique du thème de Cinema Paradiso"


Mon T-Shirt de l'inspecteur Harry...

    

... avec sa signature en gros plan! :)


Et le billet moche complètement électronique.