samedi 26 janvier 2019

STEVE'N'SEAGULLS : Être aussi fous qu'eux...

Dans l'adversité, il faut savoir prendre des initiatives et assumer ses choix. Le prix est parfois lourd à payer que cela soit psychologiquement ou physiquement... Avec cette chronique, j'assume tout et j'assumerai toujours tout, que cela soit les délires comme ça et le reste plus ou moins sérieux. Cela a toujours été mais ma rencontre avec Hélène a repoussé les limites de réalisation des trucs délirants.   J'ai, comme beaucoup,  "rencontré" Steve'n'Seagulls en 2015 par le biais de leur vidéo Youtube "Thundertruck" (Cover exceptionnel à bien des égard du classique d'AC/DC, 77 millions de vues au moment ou j'écris ces lignes).
A la fois impressionné par leur prestation et extrêmement amusé par le concept, je nourrissais donc depuis longtemps le projet de les voir en concert. Pour un "petit groupe", Steve"n"Seagull tourne beaucoup. Leur renommée numérique etant importante, ils remplissent beaucoup de petites salles en Europe, souvent loin des métropoles majeures. Les circonstances ont fait que je les ai loupé lors de leur passage à Sannois en mai 2016, à moins de 20mn de chez moi ainsi qu'à paris en novembre de la même année; date qui aurait été presque aussi facile. A l'annonce d'un nouvel album, j'ai évidement souhaité réparer cela. Hélène adhérant au concept, nous avons cherché une date et un lieu compatible... Savigny le templs, Vitry le François... Rien de facile en semaine... Nous avons donc pris la vache par les cornes et jeté notre dévolu sur Le Havre. C'est certes plus loin mais on connait la ville, c'est facile pour nous en train et le samedi soir c'est en Week-End. Nous avons donc pris des places de train, réservé un AirBnB et zou! Direction la Normandie du vendredi au dimanche!
Je ne vais pas vous raconter le voyage en TER. On s'en fiche royalement. Juste à noter que le train était à l'heure, ce qui est suffisemment exceptionnel pour être souligné. Merci la SNCF. Après une journée de repos et de shopping, nous partons à pied pour Le Tetris où se déroule l’événement. On a pas fait attention mais sur le trajet, il y a les escaliers de Tourneville. 300 marches pas anticipées à monter, ça surprend! Arrivé sur les lieux, nous n'avons que des bonnes surprises. Le vestiaire est pratique et gratuit, il y a un bar énorme à l'entrée et le stand T-Shirts, quoique très réduit, est animé par les artistes! Nous achetons donc nos T-Shirts directement à "Wild" Till Hiltunen avant de troquer nos affaires contre un bracelet numéroté et de pénétrer dans la salle armés d'un verre chacun. Le rentez-vous était à 20h30 mais les artistes ne démarrerons qu'à 21h. Nous avons donc le temps de nous poser

Le Tetris est une salle superbe dont le volume doit être similaire à celui du Bataclan. Il n'est pas comble mais le public est bel et bien là, très hétérogène comme nous pouvions l'attendre en province. Il y a des jeunes, des moins jeunes... des métaleux et des curieux... L'ambiance s'annonce décontractée, peut-être un peu trop portée sur la boisson (le bar à tourné à plein rendement toute la soirée). Fondu au noir, c'est la première partie.

C'est Whistling Tumbleweed qui ouvre ce soir. Il s'agit d'un groupe de Bluegrass français qui reprends et revisite les standards de la musique américaine, le tout à la sauce des années 40. Ils jouent excellemment bien et le son est parfait. Même si nous ne goûtons pas spécialement la musique Country, nous passons un bon moment. Entre deux titres, j'interpelle le leader du groupe, qui me réponds. Tout le monde rigole de ma vanne, l'ambiance est au top.

C'est Kepa qui leur succède en scène. C'est vrai que l'histoire du personnage est touchante (Je l'apprends en direct en lisant le texte des Inrocks tout en écoutant ses premiers titres). C'est également vrai que jouer en "one man band" comme il le fait, avec sa resonator et son harmonica, est techniquement impressionnant mais au bout de 4 ou 5 titres, l'ennui gagne. Je ne connais que peu de choses au Blues mais j'ai bien plus apprécié les Whistling et leur énergie de groupe plutôt que l'exercice de style finalement fade même s'il mettait visiblement tout ce qu'il avait. On le lit dans son interview d'ailleurs. Il a peut-être vraiment le blues mais il fait ça avec un objectif avant tout lucratif ; il est d'abord nécessaire de s'amuser, les reste n'a pas d'importance et suivra si le jeu est suffisamment bon. It's a long way to the top dirait un certain groupe australien... Peut-être qu'en jouant avec d'autres il y aurait émulation et cela passerai mieux? C'est ce que suggère mon Hélène. En attendant Kepa montre que savoir bien jouer ne suffit pas (oui, je suis dur).
Etant repassés par le bar entre la première et la deuxième partie, nous avons encore du carburant pour le clou de la soirée, grand verre oblige. Le matériel de tous les artistes était très succin (instrument et micros), la mise en place de la scène pour le Steve"n"Seagulls est très rapide. Il est 23h et on attaque la tête d'affiche, c'est pas à Paris que ça arriverait! ça démarre très fort avec ce que je pense être un cover de Led Zep'. 

Il n'y a aura pas de repère de soir : Nos amis de Finlande ont l'habitude de ne pas se tenir à une setlist fixée pour leurs prestations de tournées. Même s'ils gardent un fil conducteur, ils jouent ce qu'ils ont envie, et c'est tant mieux! Evidemment, on est toujours dans le style Bluegrass-Country mais cette fois c'est sauce hard-rock / métal, et ça change tout! Je reconnais parfaitement le deuxième titre qui n'est rien de moins que "The Trooper" d'Iron Maiden. C'est chaud, ça galope, y'a pas de distorsion mais on s'y croirait! Je ne résiste pas à en filmer un petit bout pour le partager. Maiden c'est beaucoup pour moi et je dois dire que leur interprétation est génialissime. Tout y est alors que, quelque part, il n'y a rien. Les titres vont s'enchaîner ainsi durant une bonne centaine de minutes. Les finlandais, virtuoses de leurs instruments, s'amusent visiblement sur la scène et le public du Tetris est conquis. Chacun est mis à l'honneur en prenant le micro et si le contrebassiste (Pukki) , la batterie (Puikkonen) et le banjo (Herman) chantent un ou deux titres chacun, il n'en est pas de même pour les deux individus situés à notre gauche. Tout d'abord celui (Remmel) qui semble diriger (en fait il n'y a pas vraiement de leader, juste une bande de potes qui s'amusent), alterne la mandoline et la guitare en plus d'assurer la majorité du chant.


Et puis il y a "Wild" Till Hiltunen. Comment être insensible à cet énorme nounours qui joue de la mandoline, du clavier, de l'accordéon et de la flûte, le tout avec son bonnet en fourrure vissé sur le crâne? Il fait le spectacle même si c'est vraiment un groupe que nous avons sur scène, avec une vraie cohésion. Les titres s’enchaînent... il y aura quelques compositions personnelles mais surtout des covers de groupes comme Offpring, Gary Moore, Metallica (Hélène me prive de pogo), Lenny Kravitz... j'ai 17 ans pour You could Be mine de Guns n' Roses.... Comme on navigue dans les 5 premiers rangs, on est franchement bien pour profiter, prendre quelques photos, filmer... même si ce n'est pas l'objectif! La balance est extra et je n'ai pas besoin de bouchons (mais j'ai coupé mes appareils). Nous approchons des 20 titres, ça commence à sentir la fin... date française oblige, nos finlandais campagnards vous nous ravie avec un délicieux Antisocial de Trust qui faisait quelque part écho aux deux titres d'AC/DC (You shook me all night long et bien évidement Thunderstruck).

C'est l'heure de la photo pour les réseaux sociaux et si jamais vous voulez savoir la tronche que j'ai, sachez que j'y suis visible (mais Hélène est cachée). 
Sortie de la salle, nouveau passage par la boutique... j'ai besoin de faire un geste pour soutenir ces fous furieux qui sont en train de conquérir le monde à grand coup de salopettes de paysans et de clichés de leur pays. Çà tombe bien, "Wild" Till est de retour à la boutique! Il dédicace donc le vinyl de leurs dernier album sorti. Ces types sont sérieux dans leur délire, accessibles et généreux. C'est vraiment formidable de profiter d'eux.


Nos place, et les billets de train (tout électronique cette fois)



Le 33T dédicacé par Hiltunen.


Le T-Shirt "fille" de la tournée d'Hélène.


Le mien, aux armes du groupe.

En conclusion : si jamais je peux les rechopper, j'y retourne et je pense qu'Hélène sera avec moi. C'est fun, c'est bien joué, c'est intense (bien plus que l'on peut l'imaginer)... et ça mérite que l'on s'y intéresse! On est sortis de là complètement moulus... il a fallu rentrer... en passant par les escaliers de Tourneville... Argh....