samedi 5 décembre 2015

GAMMARAY : 25 années du même METAL!

Après Nightwish il y a une dizaine de jours, me voici de retour pour un "vrai" concert de métal. Non que l'ambiance finlandaise ne soit pas heavy, loin s'en faut, mais on attaque pas 3h assis à Bercy comme 4h debout au Trabendo! Comme je le dis toujours : les petites salles il n'y a que ça de vrai, c'est là ou l'on découvre véritablement les artistes.

Je retrouve donc David devant le parking Philarmonie, au pied de la cité de la musique. Après quelques loupés d'orientation de mon fait, mon ami finit par me guider vers l'entrée, particulièrement mal indiquée malgré le tarif déconcertant (28,80€ réservés d'avance pour la soirée contre 29,70€ pour la place de concert, ça fait mal... surtout que la voiture ne profite pas de la musique!) du lieu.
Après un passage au café de la cité, histoire de discuter un peu et de prendre des forces, nous nous dirigeons de bonne heure vers le Trabendo, histoire d'être bien placé pour l’événement à venir.

Passage obligé par le stand des T-Shirts, vraiment abordables, j'en profite pour prendre un sac et un collier à clés à la marque du groupe leader de la soirée.

Nous nous plaçons en bonne position, en haut de la première marche, à environs 5m de la scène ce qui va me permettre de prendre des photos potables. Le premier groupe décolle à l'heure précise; c'est Neonfly, une formation anglaise qui vient défendre son opus "Strangers in Paradise". David et moi n'en avons jamais entendu parler. Il sont classés "Power Metal Melodique" et c'est tout à fait ce qu'ils produisent. Les titres se suivent, sans trop d'originalité, et puis le chanteur nous informe qu'il a quelque chose à nous dire mais que comme il ne parle pas très bien français, il va passer la parole au batteur (Boris Le Gal) qui EST français. Ce dernier revient, il fallait s'y attendre, sur les événements du mois dernier et en particulier sur ceux du Bataclan. Il nous informe de sa vision de ce qu'est "être français" et  nous encourage en quelque sorte à faire bloc face à l'adversité. Le public répond d'une seule voix, chantant naturellement la Marseillaise.
Effet libérateur, le concert reprend alors avec une espèce de légèreté qui manquait jusqu'alors. C'est alors que le guitariste (qui doit être le fondateur du groupe) revient sur scène avec un accoutrement plutôt surprenant. Deux titres passent, c'est déjà la fin de leur prestation. David et moi les avons trouvés tout à fait corrects. Une seule question nous taraude : "Pourquoi les plumes?!?"

Normalement, là, ce sont les roadies qui viennent démonter le décor et le set de batterie pour préparer la venue du groupe suivant. Sauf que le décor, il n'y en a pas et que la batterie reste pour le deuxième groupe! Elle sera réglée par le batteur lui même qui modifiera quelques détails de pédales/cymbales et changera le tabouret... On sent que ce ne sont pas les mêmes moyens.

Pas de perte de temps, c'est Serious Black qui déboule alors. Démarrage en trombe avec le chanteur qui confond couplet et refrain.. tout va bien! Cette formation est à l'origine une sorte de "supergroupe" de potes, "Ex" de beaucoup de choses (Helloween, Blindguardian, Vision of Atlantis...) qui s'est constitué avec l'idée de faire ce qui leur plaisait (du Power Metal) et de le faire bien. Force est de constater qu'ils remplissent parfaitement leur fonction et qu'il n'y a pas de déchet notable dans leur prestation, même si Roland Grapow a quitté la barque à peine le bateau lancé. David me fait remarquer que le style de l'une des chanson est proche de ce que fait Edguy : Il a tout à fait raison. Les allemands envoie du lourd et méritent que l'on s’intéresse à leur travail malgré un manque d'originalité. A leur décharge, c'est compliqué de faire du neuf dans un style battu et rebattu depuis presque 30 ans. Les saluts arrivent et c'est presque trop court. Le public a globalement adhéré et fait une belle ovation pour ces "débutants" au premier album.

Cette fois les roadies arrivent pour démonter la batterie... Ah non, c'est toujours le batteur du premier groupe qui vient travailler. Décidément, on est dans le modeste! Quelques tests de son, une reprise vraiment métal de "Bad Reputation" à la sono histoire et chauffer le public à la mode humoristique de Gammaray et c'est parti pour l'intro. Je me retourne pour constater que la salle est très loin d'être remplie. Sur les 700 personnes possibles, je pense que nous sommes peut-être 400, peut-être moins.

Je ne reviendrais pas en détail sur la bio de Kai et de ses potes. J'ai déjà raconté ce que je pensais du groupe ici, ici et ici. Ce soir nous fêtons les 25 ans de la formation avec un tour "Best of the best". Que puis-je ajouter si ce n'est qu'ils donnent le meilleur? Pas de pression, pas de nouveau titre à défendre... Les musiciens s'amusent sur scène (encore plus que d'habitude) devant un public de fans (trentenaires, quarantenaires et plus!) déjà conquis avant les premières notes... ça chauffe, ça pogotte, ça slamme même!

Le son est bon (et mes bouchons auditifs parfaits) et ça s’enchaîne, ça ne faiblit pas, ça envoie des titres extraits de 10 des 11 albums de leur discographie (on couvre large) avec des surprises comme un jam reggae (!?!) en plein "I Want Out", un superbe solo de basse ou une extension "particulièrement étendue" de l'habituel jam de "Somewhere out in Space".

A noter l'arrivée d'un nouveau chanteur (Franck Beck) pour épauler Kai dont la voix s'abîme à cause des tournées (d'après lui, mais pas à cause de l'alcool et/ou de la clope avec laquelle il lui arrive de chanter...)  Le rendu à deux frontmen est surprenant au début mais bon au final. Il faut être honnête : notre guitariste-chanteur n'arrive plus à faire son boulot vocal. On se dit presque qu'il est dommage que Ralph Sheeppers ne soit pas resté dans le groupe d'origine... Mais telle est l'histoire du métal : les artistes vont et viennent en amenant leurs bagages de talents de travers.
Je commence à avoir sérieusement mal au dos... Heureusement (ou malheureusement c'est selon) nous arrivons aux Encores. Un dernier barouf et c'est la fin. Je manque une des baguettes que le batteur envoie dans le public (lancée pour une fois dans ma direction mais qui s'arrêtera un rang devant moi).

Très très bon moment que la célébration de ce double anniversaire ; celui du groupe bien sur mais aussi celui de notre rencontre, David et moi, lors d'un concert de Gammaray voici 10 ans déjà.

On aurait pu citer une chanson à l'époque :

 "When the time has come, you will see
Our return to the land of the free"

Et on y est retourné, dans ce monde de liberté!



La Setlist :

0 - Welcome

1 - Heaven Can Wait
2 - Last Before the Storm
3 - Fight
4 - One With the World
5 - I Want Out (with raggae jam)
6 - Valley of the Kings
7 - The Silence (Drum & Bass Solo=
9 - Dethrone Tyranny
10 - Empathy
11 - Master of Confusion
12 - Medley : Rebellion in Dreamland / Heavy Metal Universe / Ride the Sky
13 - Somewhere Out in Space (With extended jam)

Encore:

14 - Land of the Free
15 - Send Me a Sign










mercredi 25 novembre 2015

NIGHTWISH, le nouvel élan.

Il s'est passé un bon moment depuis mon dernier concert. Programmation peu encourageante, pas trop de temps à consacrer à ce qui est, avouons le, un vice... J'attendais donc l’événement Nightwish avec une impatience non dissimulée, d'autant plus que cette fois j'y vais avec ma chère et tendre et que c'est suffisamment rare pour être souligné.

Sauf que... 

Sauf que suite aux attentats parisiens du 13 novembre, l'ambiance est plutôt plombée dans la capitale. 

Après avoir garé la voiture au parking de la gare de Lyon (pour tenter d'économiser un petit billet; tentative vaine... vu le tarif au final je réserverai une place directement en ligne la prochaine fois) nous nous rendons au nouveau "Accor Hotels Arena" qui n'est autre que notre bon vieux POPB racheté et relooké.

Première fouille à l'entrée extérieure, deuxième fouille à l'entrée du bâtiment... Il y a une file spéciale filles et ces dernières sont très présentes. Je passe donc plus vite qu'Isabelle et je profite de mon temps d'attente de l'autre coté des barrières pour me renseigner. Oui, il y a 3 boutiques dont deux à l'étage. Je vais donc pouvoir acheter mon précieux après le contrôle des billets car il y a foule en bas. Rien à dire sur le nouveau décorum: la nouvelle entrée est spacieuse, lumineuse, et le personnel est vraiment nombreux et disponible...
Nous montons donc et... il n'y a pas de boutique en haut. Renseignements pris et repris... c'est exceptionnel, il y en a d'habitude. Nous redescendons donc, demandons à une hôtesse, qui nous indique la sécurité... et nous ressortons pour accéder à la boutique qui est... dévalisée! Je prends donc un des derniers si ce n'est le dernier XL disponible. Ce n'est malheureusement pas celui de la tournée (je préfère ceux avec les dates dans le dos) mais vu les difficultés rencontrées pour l'obtenir, je m'en contenterai.

Nous repassons donc la sécurité et nous dirigeons enfin vers la salle en elle même. Un dernier contrôle de billet et une hôtesse nous prend en charge, refusant le pourboire, argumentant qu'elle n'a pas le droit! Tout change... la dernière fois les placeuse étaient payé à la course et uniquement comme ça!

Nous progressons dans l'obscurité en cherchant notre rang... le premier groupe est déjà en scène. C'est Amorphis. Bon, il vaut mieux être assis pour écouter ça. Pour la petite histoire, c'est du doom metal et ils sont finlandais. C'est la tournée de leur quinzième album, dix-neuvième si on compte les lives et les compils. C'est sur, ils sont techniquement bons... mais c'est pas notre trip voilà tout.

S'en suit Arch Enemy. Bon. Là on ne rigole plus. On est dans le death mélodique, et les suédois en rapport avec ce bordel en sont responsable depuis presque 20 ans. Heureusement qu'il y a une mélodie parce que globalement c'est plutôt violent. Mon épouse et moi-même avons parié sur le genre du chanteuse. En fait oui, c'est bien un fille, on a vérifié sur google. Les cheveux bleus-schtroumpfette ne trompent pas même si au début on a pensé à un mutant echappé de Mad Max ou de Hokuto no Ken.... Faut dire que le chant gutural... BREF. C'est du très lourd, Isa manque de s'endormir d'ennui... ça se finit, c'est mieux ainsi. A noter que les deux groupes on été de leur speach sur les événements... Nous verrons par la suite que tout le monde ce soir est marqué par cela.

Les roadies prennent le relais, tendant un immense drap noir devant la scène. Bercy a décidement changé. Finis les sièges rouges : place à des fauteuils noirs, un chouillat plus confortables. Je remarque que la salle est loin d'être comble. La fosse est à peine au deux-tiers pleine et les rangs des gradins ne sont pas remplis comme à l'accoutumée. Est-ce que la salle était trop grande pour le groupe ou est-ce que le public a eu peur de la soirée? nous ne le sauront jamais.

Après une longue demi-heure d'attente, retour en Finlande avec les très attendus Nightwish. 
On nous a annoncé de la pyrotechnie, des effets de scène... dès le premier titre nous sommes gâtés! ça flambe, ça explose, c'est grandiose! les lumières sont superbes, les artistes au top même si je note une certaine tendance au "pilote automatique" :  on sent bien que ce show a été joué et rejoué... 
Nous attendions la nouvelle chanteuse, nous ne sommes pas déçus. Floor Jansen est franchement celle que Nightwish attendait à notre gout. Elle pousse le groupe à s'investir dans un style plus heavy, et le heavy c'est ce que l'on aime! Nous ne savions pas que le groupe avait également changé de batteur. Personnellement, je trouvais Jukka trop conventionnel et son remplacement par Kay Hahto n'est pas négatif. Ce dernier apporte une touche créative bienvenue à la formation; peut être du fait de ses prestations en tant que jazzman ?

Comme pour les deux groupes précédents, Floor y va de son speach à propos du massacre du Bataclan. Y'a pas à dire, ça ne passe pas et pour personne. En hommage, la setlist de la tournée est modifiée pour Paris. Nous avons donc droit à un "Wishmaster" aussi original que terrible (Floor chassant sur les terres de Tarja Turunen, première chanteuse du groupe et référence en la matière) ainsi qu'un "While Your Lips Are Still Red" indiqué comme non joué depuis longtemps (2009 après vérification).

Le show reprend ensuite sa cadence avec la même impression d'automatisme sur les 5 derniers titres, pourtant bluffants de puissance. Je concède adorer "Last Ride of the Day" et avoir retiré mes protections auditives sur le titre avec deux conclusions :

1) mes bouchons haut de gamme (Auditech sur mesures) sont vraiment géniaux.
2) le son du nouveau Bercy est carrément bon (même si bien trop fort sans ces protections).

Encore de la pyrotechnie, des effets de lumière superbes... C'est la fin du "Greatest show on earth" que j'aurais bien tu avant le "last ride"... mais passons, c'est trop perso.

En conclusion, beaucoup de plaisir même si un peu gâché par cette sale ambiance de guerre, il faut le dire. Difficile également pour le groupe de reproduire l'atmosphère du concert  "Showtime Storytime" qui est une référence du groupe, à l'état de grâce  à mes yeux... J'ai quand même eu des frissons plusieurs fois avec la voix de Floor même si ses capacités sont relativement limitées. Elle a quelque chose de plus, une sorte de présence qui transcende l'interprétation des titres classiques comme des originaux, très loin des prestations d'Anette Olzon que ma femme et moi trouvions fadasse au point de boycotter le groupe. 

Nightwish bonifie à nouveau avec le temps et les changements, pourvu que delà dure longtemps!



La setlist, pour mémoire :

1 - Shudder Before the Beautiful
2 - Yours Is an Empty Hope
3 - Ever Dream
4 - Wishmaster
5 - My Walden
6 - While Your Lips Are Still Red
7 - Élan
8 - Weak Fantasy (Preceded by a Dawkins' narration)
9 - 7 Days to the Wolves
10 - Alpenglow
11 - Storytime
12 - Nemo
13 - Stargazers
14 - Sleeping Sun
15 - Ghost Love Score
16 - Last Ride of the Day
17 - The Greatest Show on Earth (Chapter I: Four Point Six; Chapter II: Life; Chapter III: The Toolmaker)

Outro : The Greatest Show on Earth (Chapter IV: The Understanding; Chapter V: Sea-Worn Driftwood)