samedi 9 juin 2018

ROGER WATERS : Des cochons et des hommes.


C'est encore une première ce soir! Hélène et moi mettons le cap sur la U-Arena pour le concert "Us + Them" de Roger Waters.
Hélène rêvait de voir ce "bout de Pink Floyd" en vrai et moi, disons que je n'avais pas de raison de lui refuser.

Nous partons donc en transports pour Nanterre. Bus et RER, finalement ce n'est pas si loin de chez moi. Arrivés sur place, les vigiles nous interdisent l'accès pour cause de bouteille de jus d'orange de plus de 50cl. Vu que c'est l'apéro, nous faisons demi-tous pour aller manger avant de rentrer.

Pique nique sur un banc pas trop loin, vidage des bouteilles d'eau et remplacement du contenu par le cocktail. Nous repartons vers la salle.

La sécurité passée, nous sommes dirigés vers une porte latérale. Une préposée nous indique que la salle n'étant pas pleine, nous sommes surclassés. Nous serons donc en gradins bas pour le même prix (il faut dire qu'il n'a pas peur du tarif, le père Waters...) 
  

On nous échange donc les billets et nous entrons dans le bâtiment. C'est tout neuf, très gris, très froid, très impersonnel...

Passage obligé aux lieux communs, puis à la boutique officielle pour le T-Shirt, et c'est l'entrée dans la salle.

C'est immense. Vraiment. Une sorte de Bercy Accord Hotel Arena doublé. C'est aussi austère d'ailleurs. Sièges noirs, ambiance fumeuse... Nous sommes à gauche, très loin face à la scène... enfin très loin... bien moins que les gens assis gradins de face!

Nous grignotons nos chips en attendant le coup d'envoie que l'on nous a annoncé à 20h30. Une vidéo est présente sur l'écran géant. c'est une femme regardant la mer... elle bouge parfois, prouvant qu'il ne s'agit pas d'une photo.

Le stade (car s'est un stade couvert) n'est pas plein, loin de là. Nous comprenons pourquoi nos billets ont été surclassés : le deuxième balcon est intégralement vide! La production a eu les yeux plus grands que le ventre... une seule soirée aurait suffit (nous sommes à la deuxième).

20h20 : surprise! le show commence! Autre surprise, le son est vraiment excellent... Pour une salle de ce type, c'est tout à fait étonnant. Le spectacle se déroulera en deux parties, reprenant une majorité de titre des Floyd's. Roger Waters, âme damnée du groupe, est condamné à faire cavalier seul depuis la perte du procès entre les différents membres. Ses tentatives "d'existence" hors du catalogue phénoménal (12 albums portent sa signature) ont été vaines. Si Waters existe, c'est par Pink Floyd.

J'ai vu le groupe sans lui en 1994, puis Roger tout seul en 2007 et 2013. 2018 sera assurément mon ultime rencontre avec ce géant qui a personnellement cessé de me faire rêver. La première partie de son show fut sublime. "Breathe", "The great gig in the sky", "Welcome to the machine"... Autant de délices musicaux transcendés en live. Quelques titres persos puis retour aux Pink Floyd classiques avec "Wish you were here" et "Another brick in the wall" (grosse émotion pour moi, avec les enfants sur scène).

C'est alors l'entracte avec des slogans politiques, écologiques, projetés sur la toile géante de l'Arena.
Il est bien gentil le Roger, mais demander de baisser la pollution à la seconde même où tout son cirque consomme des milliers de KVA... c'est un peu "faites ce que je dis faites pas ce que je fais".
Nous allons faire un tour dans les couloirs histoire de nous dégourdir les jambes, et retour en place pour la deuxième partie.

Cette dernière s'est bien engagée avec un décor et des effets superbes pour les titres "Animals"...
Et puis c'est là que notre hôte a basculé... portant le masque des cochons (ceux qui se goinfrent) et buvant du champagne, Waters a dénoncé Donald Trump de manière extrêmement sexiste et choquante (à nos yeux).

Les images montrant la clique politique, dénonçant le système militaro-industriel, la guerre et consorts étaient violentes, anxiogènes, malvenues. Je sais que cet individu (Waters) est perturbé. Il suffit de regarder son documentaire sur "The Wall" pour s'en faire une idée. Roger prendra la parole plusieurs fois pour s'exprimer à propos de tout cela, de la Palestine... Cela n'avait rien à faire là. J'ai le sentiment qu'avec ce show il a passé les bornes et que le message vis à vis de son propre personnage était indécent.

Un passage au "Dark Side" avec un show laser époustouflant, un final "The Wall" ("Confortably numb" pas trop mal interprété) et c'est fini. Nous quittons la salle qui applaudit encore avec un sentiment mitigé. Ah, s'il n'en avait pas rajouté...

Nous sortons avec les gamins qui ont chanté "Another Brick In The Wall". Ils refont la chorégraphie dans la rue, enchantés qu'ils sont.

Nous rentrons chez Hélène en T2, mi satisfaits, mi indignés... Je pense que c'était (comme pour beaucoup d'artistes) la tournée de trop.


Set 1:
Breathe (Pink Floyd)
One of These Days (Pink Floyd)
Time (Pink Floyd)
Breathe (Reprise)
The Great Gig in the Sky (Pink Floyd)
Welcome to the Machine (Pink Floyd)
Déjà Vu
The Last Refugee
Picture That
Wish You Were Here (Pink Floyd)
The Happiest Days of Our Lives (Pink Floyd)
Another Brick in the Wall Part 2 (Pink Floyd)
Another Brick in the Wall Part 3 (Pink Floyd)

Set 2:
Dogs (Pink Floyd)
Pigs (Three Different Ones) (Pink Floyd)
Money (Pink Floyd)
Us and Them (Pink Floyd)
Smell the Roses
Brain Damage (Pink Floyd)
Eclipse (Pink Floyd)

Encore:
Comfortably Numb (Pink Floyd)



La basse de Waters version 1400m²


Le cochon volant d'Animals


Le décor laser "Dark Side" sur "Eclipse"

Et mon T-Shirt à cochon.


jeudi 7 juin 2018

Bertrand CANTAT : quand t'en as...

Ce soir, c'est rendez vous au Zénith pour un concert atypique : Bertrand Cantat.
J'ai "rencontré" Noir Désir vers mes 16 ans. Un copain avait un album... j'ai écouté un peu et je n'ai pas poursuivi :  j'avais bien senti le potentiel mais j'avais déjà tellement à découvrir...
La suite de l'histoire, les frasques judiciaires, tout cela ne m'intéresse pas. Mon amoureuse adore et je peux bien plonger dans un live juste pour ses beaux yeux.

Je donc retrouve donc mon Hélène et Cricri, une de ses amie de longue date, sur les pelouses de la porte de Pantin. Nous grignotons quelques chips avant de nous diriger vers la salle. Peu de monde encore...

Avant d'entrer, nous sommes interviewés en vidéo par l'AFP. Il faut croire que nos propos (assez anticonformistes) ont été mal pris car pas de trace sur la chaïne Youtube associée. On trouve par contre notre copine sur le site du Figaro!
Finalement, fouille, confiscation des bouteilles (comme d'habitude) mais cette fois nous repartons avec de grands verres remplis de notre eau! Délicate attention que je salue.
Nous trouvons aisément de bonnes places en bas des gradins, sur la droite face à la scène.

Patience, papote, bière et cidre... Et voici la première partie animée par Belfour, un duo de Clermont-Ferrand. Autant être clairs : s'ils ne jouaient pas à moitié en play back et si la chanteuse n'avait pas passé 1h à chercher ses clés de bagnoles paumées quelque part sur la scène, ça aurait pu être bien.
Y'a de l'idée dans vos choses, m'sieur-dame, mais embauchez un peu (ne serait-ce qu'un bassiste et un batteur) et envoyez un power trio sur vos textes! Ah, et madame, arrêtez de vagabonder partout en regardant par terre! (oui, je suis très méchant, et alors!)

Fin de la partie et pause pendant le démontage remontage de la scène, bien sommaire. C'est enfin l'ovation promise pour Bertrand Cantat dont je ne connais pas du tout les derniers albums (seul ou avec Detroit). Ce dernier va nous interpréter un chouette mélange de neuf et de vieux, pas mal dosé un plutôt bien organisé. Ses musiciens sont bons sans aller jouer dans l'exceptionnel. Le son est presque parfait, un peu saturé en basses à mon gout.

Le groupe enchaîne les morceaux de "AMOR FATI", entrecoupés de speechs assez incisifs du Leader Maximo à un public acquit à sa cause. OK, j'avoue, j'ai pouffé quand il s'en ai pis à Bolloré : c'est simple mais dans le contexte, bien sympa.

J'ai trouvé les nouveaux titres un peu mous, austères. C'est surtout à la fin de la prestation que j'ai pu décoller avec les reprises électriques du "NoirdeZ" de l'époque. C'est déjà la fin et "Comme elle vient" avec une légère frustration pour moi : la setlist a varié et vu la suppression de "le vent l'emportera" au profit d"Antraciteor". Dommage... mais bon, c'est juste parce que je l'aime bien, moi, "le vent l'emportera".

Setlist:
Amie nuit
Amor Fati
Silicone Valley
Sa majesté (Détroit)
Excuse My French
À l'envers à l'endroit (Noir Désir)
J'attendrai
Les pluies diluviennes
Ange de désolation (Détroit)
Ma muse (Détroit)
Tostaky (le continent) (Noir Désir)
Ici Paris (Noir Désir)
Lost (Noir Désir)

Encore:
L'Homme pressé (Noir Désir)
Aujourd'hui
Anthracitéor
Marlène (Noir Désir)

Encore 2:
Comme elle vient (Noir Désir, acoustique)

Sortie dans le calme, encore des journaleux qui guettent le scandale... les fans chantent "encore et encore" jusque dans le métro. Je garderai un souvenir très positif de ce concert, en compagnie de ma belle.





Le très rare T-Shirt de la tournée, que j'ai pris en XXL (seule taille disponible que je puisse potentiellement porter).


La date parisienne ayant été reportée, le dos porte encore celle de la première réservation à l'Olympia (places remboursées, heureusement).