vendredi 18 octobre 2002

Morricone : Il était une fois l'émotion.


Changement de registre. Musiques de films, Western. un nom : Ennio Morricone. Tout le monde a vibré dans les salles obscures, sur ses mélodies grandioses. Alors que pouvait être un concert "ique" du maestro?

Première chose : Pour satisfaire à cette curiosité, il faut avoir quelques moyens : 106 euros la place en seconde catégorie. C'est un privilège. Et pourtant, je redonnerai mes sous avec joie si je pouvais renouveler l'expérience.

Nous sommes au Palais des Congrès, en octobre 2002. Placés un peu à droite, dans le premier tiers de la salle. Fauteuils confortables, ambiance feutrée. Première partie? Evidemment non. Pas besoin de chauffer. La chaleur est là, à l'intérieur.

L'orchestre s'installe. Quatre-vingt musiciens, une centaine de choristes. Ici, pas d'ampli, pas de wawa... Juste des vibrations au naturel. Y'a pas à dire, ça aussi, ça "pousse".
Ovation pour le petit bout d'homme qui s'installe sur le devant de la scène. Il ouvre son livret, lève sa baguette et...

Et la suite est un rêve, ou plutôt la musique qui va avec. Le son est pur, l'ambiance est douce. Le public ne bouge pas... silence, respect. Les rares égarés qui applaudissent en dehors des créneaux impartis se font copieusement réprimander. Par contre, entre chaque titre, c'est la foire! Standing ovation. Il y a même des gens qui descendent jusqu'au bord de la scène pour applaudir (et qui remontent pour aller écouter la suite).

Jusqu'ici, tout va bien. Sauf qu'Ennio fait rentrer celle dont j'ai oublié le nom, la soprane avec la robe rouge. Quand elle a entamé "il était une fois dans l'ouest", j'ai pensé qu'on ne pouvait pas faire mieux, qu'une voix pareille tenait du prodige. Et pourtant, sur la mélodie de "Extasy of gold" j'ai cru que j'allais défaillir. Si tant est, d'ailleurs, que j'ai pu penser à quelque chose à ce moment précis. Je ne bougeais plus, je ne respirais plus, je ne pouvais réprimer les larmes qui dégoulinaient sans arrêt. C'était trop bon, trop beau, trop fort et je n'attendais pas une émotion pareille. Une telle chaleur dans la musique, une vibration dans la voix... Et les cœurs derrière tout cela... Avec ce petit bonhomme qui dirigeait son monde avec une énergie à revendre.

Il y eut des rappels... La salle était debout et a applaudit sans discontinuer durant 10 minutes. Je n'ai jamais vu ça ailleurs.

La conclusion en un seul mot? Fascinant.