mercredi 15 février 2006

EDGUY Live : Dingo et son orchestre

Pour les « petits » groupes de heavy métal, pas le choix, c’est l’Elysée Montmartre. J’y retrouve donc David (que j’ai rencontré au concert de Gamma Ray et qui est le plus grand fan de Bruce Dickinson que la terre aie jamais porté) et sa (future) femme. C’est lui (David, pas Bruce) qui m’a convaincu de venir voir ce concert. Béni soit-il (David, mais Bruce aussi un p’tit peu).

Donc nous avons pris la pluie devant l’E.M. Comme d’habitude, ouverture des portes en retard… Accès à la salle au compte goute. Le premier groupe a déjà ouvert le bal : C’est Sabaton. ( http://www.sabaton.net/ ). Je n’y prête pas attention sur le début. Premier impératif : se trouver des emplacements potables. Nous serons sur la droite des tables de mixage. La salle n’étant pas pleine, cela nous fournis une vue assez dégagée. Je pars en guerre sur le Stand « T-shirt ». Y’a du monde ! Il faut dire qu’ils sont assez réussis, et vraiment pas cher (17€, 22€ le manches-longues).

Une fois le combat gagné, je peux m’intéresser au concert. Alors Sabaton, c’est assez spécial. Le son est pourrit, le chanteur a un accent de je ne sais trop ou : on dirait du rital ! Il est habillé tout en cuir à clous et son jeu de scène est par moment à mi chemin entre Village-People et … et… et quoi d’ailleurs ? J’ai lu « George Michael » sur un forum. C’est p’têre bhen ça ! Bref, ça ne ressemble pas à grand-chose. C’est fini, passons à la suite. 

On installe Dragon Force ( http://www.dragonforce.com/ ). Ma foi, dire qu’ils sont mauvais serait médire. Techniquement, ça allait. Le son, lui, était très mauvais. L’ingénieur qui gérait la chose mérite le licenciement sec sans préavis au motif d’une faute grave, voir de traitrise ou d’entente avec l’ennemi… Le chanteur était inaudible, la batterie mal équilibrée (en particulier les cymbales qui couvraient tout le monde quand l’énergumène cognait dessus) et la Jackson du guitariste de droite avait une pneumonie… Franchement, décevant. Le style du groupe serait proche du « guitar-hero » façon Malmsteen super speed, mais à deux solos en même temps. Sauf que bon, ils sont moins bons qu’Yngwee quand même. Ça se termine heureusement assez vite, du moins avant que le chanteur (torse poil) n’attrape la maladie de la guitare de droite. Il y avait néanmoins de l’ambiance, le groupe ayant ses fans.

Passons à présent aux choses sérieuses. Les roadies démontent le foutoir des touristes cités plus haut et règlent les instruments à venir. Une gamme de batterie claque derrière le rideau noir. Evidemment, il y a une double grosse caisse. Oupunaise, ça va taper. Allez, c’est parti, On attaque : « Welcome to the FreakShooooooow » !
Avant de raconter la suite, je dois préciser que je ne connaissais pas vraiment le groupe avant le concert. J’ai à peine écouté les albums « Superheroes » et la demo de « Rocket Ride ». Même si la voix de Tobias Sammet ne m’était pas inconnue (Advantasia, the Metal Opera), je venais plutôt en curieux. Bien m’en a pris, car EDGUY ( www.edguy.nu ) sur scène, c’est quelque chose qu’il faut avoir vu.
Premiers titres : Malgré mon ignorance en la matière, je crois avoir reconnu « Catch of the Century » et « Babylon ». Première impression : C’est propre, dynamique, léché. Speed Métal mais pas trop. Le son est excellent et Tobias particulièrement vivant. Il fait chanter le public  (« That’s the boring part of the show !»)  Poussant des vocalises (« Yodleaïe-itou-itou ») imprononçables pour qui n’a pas des cordes vocales de haut niveau… Le véritable délire commence, et il ne va plus s’arrêter.

Quelques mesures… Tiens ? Je connais ça ! « The troooopeeeeerrr » !!! Ces gugusses reprennent Maiden ! Ouaiiiissssss !! Mais non finalement. Après le premier couplet, ils s’arrêtent net. Tobi nous sort une excuse bidon. Il décide de « finir la chanson proprement » et nous avons en effet droit aux dernières mesures. Frustrant, mais super marrant !
On repart donc à fond. Le public est conquis et l’ambiance terrible. On entame un « Fucking with Fire » : Tobias est de plus en plus déchainé : Montant sur les enceintes, sautant partout et traversant la scène en courant. Voici l’incontournable solo de batterie. Diable, en voila encore un qui n’est pas mauvais non plus. Total désynchronisation des 4 membres, avec une espèce de rythme à 3 temps tout à fait surprenant. Et il accélère, le bougre ! On prend une bonne dose de percus, et puis plus rien, lumière coupée… Une panne ? Mais, ne serait-ce pas la respiration de Dark Vador que l’on entend en bruit de fond ? ET SI ! Projecteurs sur le batteur qui nous apparait portant le casque du célèbre méchant et jouant une version toute personnelle de «The Imperial March ». Fort. Techniquement ce n’est pas encore Dave Lombardo, mais coté rapport qualité/humour, c’est difficile à battre !

Voici l’heure de la « ballade ». Tobias nous préviens que l’on va s’endormir. Il incendie le bassiste, en disant qu’il joue trop fort et que l’on entend plus ses beaux Lyrics… Encore une fois, rigolo comme tout.
La deuxième partie du concert va passer à toute vitesse, partagée entre pitrerie scéniques et musique impeccable. Autant l’humour ne collait pas trop à Helloween, autant pour EDGUY (not EDGAY ! arf arf !) c’est inaliénable. Aucun doute non plus sur le fait que l’on ne joue pas dans la même cour vis-à-vis des Sabaton et consorts. Parmi d’autres titres qui bastonnent bien, je reconnais « Superheroes » et, évidemment, « Advantasia »… Bonheur.  Et le public n’est pas en reste, entonnant l’air du « gendarme de St Tropez » entre deux titres (David m’expliquera que le chanteur est fan de De Funès).
Tobi et ses potes nous ont vraiment gâtés ce soir. Ils sont tout jeunes, ils ont une gouache dingue, ils prennent un plaisir évident sur scène… Avec cet état d’esprit, EDGUY peut durer des décennies même si musicalement parlant ce n’est pas très innovant. En conclusion, un très bon moment : dès qu’ils repassent, je retourne les voir sans le moindre état d’âme. Pour moins de 25 euros, il n’y a vraiment pas de raison de se priver !





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