Pour les
« petits » groupes de heavy métal, pas le choix, c’est l’Elysée
Montmartre. J’y retrouve donc David (que j’ai rencontré au concert de Gamma Ray
et qui est le plus grand fan de Bruce Dickinson que la terre aie jamais porté)
et sa (future) femme. C’est lui (David, pas Bruce) qui m’a convaincu de venir
voir ce concert. Béni soit-il (David, mais Bruce aussi un p’tit peu).
Donc nous avons pris
la pluie devant l’E.M. Comme d’habitude, ouverture des portes en retard… Accès
à la salle au compte goute. Le premier groupe a déjà ouvert le bal : C’est
Sabaton. ( http://www.sabaton.net/ ). Je
n’y prête pas attention sur le début. Premier impératif : se trouver des
emplacements potables. Nous serons sur la droite des tables de mixage. La salle
n’étant pas pleine, cela nous fournis une vue assez dégagée. Je pars en guerre
sur le Stand « T-shirt ». Y’a du monde ! Il faut dire qu’ils
sont assez réussis, et vraiment pas cher (17€, 22€ le manches-longues).
Une fois le combat
gagné, je peux m’intéresser au concert. Alors Sabaton, c’est assez spécial. Le
son est pourrit, le chanteur a un accent de je ne sais trop ou : on dirait
du rital ! Il est habillé tout en cuir à clous et son jeu de scène est par
moment à mi chemin entre Village-People et … et… et quoi d’ailleurs ? J’ai
lu « George Michael » sur un forum. C’est p’têre bhen ça ! Bref,
ça ne ressemble pas à grand-chose. C’est fini, passons à la suite.
On installe
Dragon Force ( http://www.dragonforce.com/
). Ma foi, dire qu’ils sont mauvais serait médire. Techniquement, ça allait. Le
son, lui, était très mauvais. L’ingénieur qui gérait la chose mérite le
licenciement sec sans préavis au motif d’une faute grave, voir de traitrise ou
d’entente avec l’ennemi… Le chanteur était inaudible, la batterie mal
équilibrée (en particulier les cymbales qui couvraient tout le monde quand
l’énergumène cognait dessus) et la
Jackson du guitariste de droite avait une pneumonie…
Franchement, décevant. Le style du groupe serait proche du
« guitar-hero » façon Malmsteen super speed, mais à deux solos en
même temps. Sauf que bon, ils sont moins bons qu’Yngwee quand même. Ça se
termine heureusement assez vite, du moins avant que le chanteur (torse poil)
n’attrape la maladie de la guitare de droite. Il y avait néanmoins de
l’ambiance, le groupe ayant ses fans.
Passons à présent aux
choses sérieuses. Les roadies démontent le foutoir des touristes cités plus
haut et règlent les instruments à venir. Une gamme de batterie claque derrière
le rideau noir. Evidemment, il y a une double grosse caisse. Oupunaise, ça va
taper. Allez, c’est parti, On attaque : « Welcome to the
FreakShooooooow » !
Avant de raconter la
suite, je dois préciser que je ne connaissais pas vraiment le groupe avant le
concert. J’ai à peine écouté les albums « Superheroes » et la demo de
« Rocket Ride ». Même si la voix de Tobias Sammet ne m’était pas
inconnue (Advantasia, the Metal Opera), je venais plutôt en curieux. Bien m’en
a pris, car EDGUY ( www.edguy.nu ) sur
scène, c’est quelque chose qu’il faut avoir vu.
Premiers
titres : Malgré mon ignorance en la matière, je crois avoir reconnu
« Catch of the Century » et « Babylon ». Première
impression : C’est propre, dynamique, léché. Speed Métal mais pas trop. Le
son est excellent et Tobias particulièrement vivant. Il fait chanter le public (« That’s the boring part of the
show !») Poussant
des vocalises (« Yodleaïe-itou-itou ») imprononçables pour qui n’a
pas des cordes vocales de haut niveau… Le véritable délire commence, et il ne
va plus s’arrêter.
Quelques mesures…
Tiens ? Je connais ça ! « The troooopeeeeerrr » !!!
Ces gugusses reprennent Maiden ! Ouaiiiissssss !! Mais non
finalement. Après le premier couplet, ils s’arrêtent net. Tobi nous sort une
excuse bidon. Il décide de « finir la chanson proprement » et nous
avons en effet droit aux dernières mesures. Frustrant, mais super
marrant !
On repart donc à
fond. Le public est conquis et l’ambiance terrible. On entame un « Fucking
with Fire » : Tobias est de plus en plus déchainé : Montant sur
les enceintes, sautant partout et traversant la scène en courant. Voici
l’incontournable solo de batterie. Diable, en voila encore un qui n’est pas
mauvais non plus. Total désynchronisation des 4 membres, avec une espèce de
rythme à 3 temps tout à fait surprenant. Et il accélère, le bougre ! On
prend une bonne dose de percus, et puis plus rien, lumière coupée… Une
panne ? Mais, ne serait-ce pas la respiration de Dark Vador que l’on
entend en bruit de fond ? ET SI ! Projecteurs sur le batteur qui nous
apparait portant le casque du célèbre méchant et jouant une version toute
personnelle de «The Imperial March ». Fort. Techniquement ce n’est pas
encore Dave Lombardo, mais coté rapport qualité/humour, c’est difficile à
battre !
Voici l’heure de la
« ballade ». Tobias nous préviens que l’on va s’endormir. Il incendie
le bassiste, en disant qu’il joue trop fort et que l’on entend plus ses beaux
Lyrics… Encore une fois, rigolo comme tout.
La deuxième partie du
concert va passer à toute vitesse, partagée entre pitrerie scéniques et musique
impeccable. Autant l’humour ne collait pas trop à Helloween, autant pour EDGUY
(not EDGAY ! arf arf !) c’est inaliénable. Aucun doute non plus sur
le fait que l’on ne joue pas dans la même cour vis-à-vis des Sabaton et
consorts. Parmi d’autres titres qui bastonnent bien, je reconnais
« Superheroes » et, évidemment, « Advantasia »… Bonheur.
Et le public n’est pas en reste, entonnant l’air du « gendarme de St
Tropez » entre deux titres (David m’expliquera que le chanteur est fan de
De Funès).
Tobi et ses potes
nous ont vraiment gâtés ce soir. Ils sont tout jeunes, ils ont une gouache
dingue, ils prennent un plaisir évident sur scène… Avec cet état d’esprit, EDGUY
peut durer des décennies même si musicalement parlant ce n’est pas très
innovant. En conclusion, un très bon moment : dès qu’ils repassent, je
retourne les voir sans le moindre état d’âme. Pour moins de 25 euros, il n’y a
vraiment pas de raison de se priver !
Addendum 2023 : Ajout d'un flyer japonais pour la même tournée ..