mercredi 25 février 2009

On en a jamais AC/DC !


Premier concert 2009 (après avoir loupé EDGUY en janvier pour des raisons bien indépendantes de ma volonté) ce Bercy est, pour moi, celui du changement. Jusqu’ici cette salle était ma voisine ; le fait de devoir prendre la voiture alors qu’auparavant je rentrais à pied m’a quelque peu désorienté. J’ai donc découvert les joies des embouteillages, des parkings au prix prohibitif et de l’état dangereusement comateux du conducteur sorti de fosse.

Garé dans les entrailles du POPB, je remonte donc vers la lumière des spots avec trois-quarts d’heure d’avance. Je pensais être un peu limite vu la renommée des « clients » du jour, mais finalement non. Timing parfait. Passage habituel au stand T-Shirt dont les prix ont agréablement baissé : c’est la crise ! Ils sont presque moitié moins chers que lors du dernier Nightwish ! Bercy est encore loin d’être plein lorsque je pénètre dans l’arène. Je me faufile jusqu'à ma place habituelle, devant les techniciens de la sono. Surprise, il y a une avant-scène ! Je suis donc à environ 5 mètres de son extrémité ! J’ai donc une chance de voir les artistes de près, ce qui est assez dur à Bercy, à moins d’arriver 3 ou 4 heures en avance.

Trois-quarts d’heure d’attente et « The Answer » ouvre le bal. Je ne connaissais pas cette formation venant d’Irlande. Disons qu’il y a largement pire comme première partie. Le groupe joue en « power trio » avec un chanteur. Ce dernier, sorte de « cousin machin » façon « famille Adam’s » soigne visiblement son épilepsie sur scène : Plus il chante, moins il bouge… Mais à chaque séance de Telecaster, sa maladie le gagne à nouveau ! D’entrée, le guitariste nous assène un solo largement pompé dans les registres d’Angus Young. La sonorité à suivre sera une sorte de sous AC/DC, sauce progressive avec des touches presque thrash. Pas mauvais donc. Je suis quand même resté sur ma faim car après seulement une demi-heure de prestation, les quatre individus ont quitté la scène, remerciant le public parisien.

Et voici les roadies, alpinistes pour certains, réglant scène et cintres. L’altitude de ces derniers laisse envisager le pire : ils frôlent le plafond de Bercy ou l’on aperçoit la célèbre cloche de « Hell’s Bells ». Je m’attends donc à un gros show. Je ne suis pas déçu. Avec une ponctualité suisse, après un film d’animation tout à fait bidonnant, nos Australiens lancent la machine AC/DC pour deux heures de voyage sur les rails du rock. Décors fabuleux, pyrotechnies impressionnantes pour un concert en intérieur, « Rosie » gonflable totalement hors norme… rien n’est épargné pour épauler le son énorme si caractéristique du groupe.

C’est la première et probablement la dernière fois que je les fois sur scène, et cela pour deux raisons : d’abord parce je doute vraiment qu’ils remettent le couvert pour une tournée mondiale compte tenu de leur âge et ensuite parce qu’un show d’AC/DC, ma foi, une fois qu’un en a vu un… on les a tous vus. La part d’improvisation est très faible et j’ai vraiment eu l’impression de revoir le live « NO BULL » que j’ai en LaserDisc quelque part.

Loin de moi l’idée de dire qu’ils étaient mauvais. Non ! Non ! Et non encore ! Ils étaient absolument excellents! Phil Rudd tape comme un métronome avec son clope pendouillant à la babine, Malcolm Young qui semble sur une autre planète en grattant sa rythmique comme au premier jour, Cliff Williams, éternel bobtail bassiste aussi discret qu’efficace, Brian Johnson qui braille de son timbre si particulier et qui n’accuse pas ses 61 printemps et Angus Young, pilier de l’édifice, mouillant la chemise jusqu'à ce que son habituel strip-tease l’en débarrasse. Je l’ai vu de très près sur l'avant-scène lors du solo de « Let There Be Rock » : il est  vraiment impressionnant le petit bonhomme.

J’ai trouvé le public assez calme. Ça chantait, ça gesticulait mais rien à voir avec un Maiden ou un Metallica. Ne parlons même pas d’un Megadeth ! La moyenne d’âge plus élevée, la sagesse venant, sans doute. Une déception sur « The Jack » ou aucune groupie n’a joué le jeu !

Le son était bon à mon goût. Il faut dire que j’ai l’habitude de cette salle et que le placement stéréophonique compte pour beaucoup. Bouchons d’oreilles obligatoires, c’était vraiment inutilement fort.

Pour mémoire, voici la setlist même si j’ai un doute sur la position de Hell’s Bells (Erratum 2020, en fait Hell's Bell's est après The Jack):

Rock 'N Roll Train
Hell Ain't A Bad Place To Be
Big Jack
Back In Black  
Thunderstruck
Shot dawn in flames!
The Jack
Hells Bells
Shoot To Thrill
Black Ice
TNT
War Machine
Whole Lotta Rosie
Let There Be Rock

Highway To Hell
For Those About To Rock

AC/DC en live était un vieux rêve pour moi qui avait raté la dernière tournée pour des raisons de santé. Je ne pensais vraiment pas le réaliser. Les voir m’a conforté dans mon opinion vis-à-vis d’eux : Ils étaient, sont, et demeureront les dinosaures imperturbables du hard rock. Depuis 35 ans et des brouettes, ils font strictement la même chose et ont produit des albums extrêmement proches et de nombreux « standards » dont les riffs caractéristiques se reconnaissent en moins de 3 secondes. C’est peut-être cela la clé de leur succès : AC/DC fonctionne parce qu’ils ne cherchent pas à innover. Ils SONT AC/DC !