lundi 27 avril 1992

L'homme au bandeau et ses potes : Bercy, c'est tout petit !

A partir de maintenant, mes concerts ne sont plus subis. Je suis assez grand et mes vieux m'autorisent à rentrer à pas d'heure. J'ai dû attendre mes 17 ans pour ça. Bha ouais, j'ai été couvégrave. Du coup, je n'ai pas fait trop de conneries ! (même s'il y en a eu quelques unes aux heures de sorties autorisées).Entre Sardou et cette période, je me suis un peu cherché, musicalement parlant. Je crois que je vais faire une digression autobiographique, mais cette connerie de Blog me permet de me sortir des trucs du cerveau. Une thérapie en quelque sorte? Bref. Mes parents avaient acheté une chaîne de marque AKAI je crois. Une fortune à l'époque. L'ampli, il avait les cadrans de Supercopter en mieux ! La platine vinyle était motorisée et on avait le double cassette avec copie rapide. Bonheur.Un passage par le TAUPE 50... Nannnn ! Le TOP 50 de Toesca, pas le truc MCM dégénéré actuel ! Déjà que celui de l'époque n'était pas génios... Quelques 45T de type « Image ». On échange des cassettes à la récré. Quelques mauvaises influences, rébellion rapide. Le système oppresse. J'écoute les Bérus, les Ludwig, le punk Anglais…
Et puis j'entends pour la première fois Maiden et Def Leppard mais à cette époque je ne peux pas me payer tout ce que j'aime et donc, je passe à coté.

L'école ne marche pas fort, je change donc de collège avant que l'on me vire. Nouvelles amitiés, nouvelles cultures. J'en contamine certains au métal urbain, et d'autres me passent de la pop anglaise. J'entreprends donc le monument Pink Floyd et je me laisse aller à Dire Straits. D'abord séduit par « Money for Nothing » (une guitare électrique quelque peu saturée et je décolle !) je découvre rapidement les premiers albums, et Alchemy, le double live. C'est la révélation. Heureusement que je l'ai acheté en CD (dans les 220 balles, une fortune même pour un gosse de riche comme moi !) parce que le vinyle n'aurait pas supporté le nombre d'écoute. J'ai piqué un tas de pieds gravissimes en captant les « apparitions » guitaristiques de Mark Knopfler...

Et pourtant. 

Il paraît que le mieux est l'ennemi du bien. Le mieux, ça a été d'entendre ces types là en vrai. Et cela n'a pas été une sinécure. D'abord, un premier passage du groupe en octobre 1991(tournée de leur dernier album : « On Every Street »). Je file à la Fnac. Trop tard. 3 dates à Bercy « Sold Out ». La misère. Devant le succès, les organisateurs proposent un deuxième passage. Avril 1992. Cette fois, c'est la bonne. Je commande directement sur 3615 chépluquoi. J'ai ma place directe à la maison par la poste. C'est une tournée française complète avec 7Bercy de suite. Ils n'ont pas lésiné sur la quantité. Encore Sold Out. Fallait pas se leurrer.

Impatience, anxiété... Jour J.
Je découvre le POPB. Bonne place, gradins, au centre. J'ai pas osé descendre en fosse. Faut me pardonner, j'étais jeune et con (alors que maintenant je suis vieuxet con, nuance !)

Le premier groupe déboule : « Was (not was) ». Je ne sais pas ce qu'ils sont devenus, (pas grand-chose d'après Google) mais à l'époque je ne les ai pas trouvés mauvais. Quelques flashs d'un chanteur qui cavalait d'un bout à l'autre de la scène. Mémoire sélective, car je n'étais pas là pour ça. 

Parce qu'après une heure de rock, et l'entre-acte, le véritable concert a commencé. Qu'en dire? La salle était blindée... L'ambiance brûlante... La prestation merveilleuse, le son cristallin... Pas beaucoup de mise en scène, mais on n'est pas là pour ça. Mark Knopfler est un perfectionniste musical comme il en existe peu sur terre. Avec sa gratte, il irait chatouiller les tympans de Dieu lui-même.

Pour vous faire une idée, écoutez « On the night » qui est l'album live de la tournée. Pour revivre le concert, procurez vous un pirate qui s'appelle « Ticket to Heaven » 
(enregistré à Basel, en Suisse, et qui contient tous les titres, à la différence de l'officiel). Le solo de « Sultans of Swing » à lui seul est un billet pour le paradis...
Et que dire du « Local Hero » final? Un grand moment dans ma vie, voilà tout.

Concert trop vite passé. Ce soir là, j'institue une tradition de « collection de T-shirt » : quand c'est possible, j'achèterai l'officiel de la tournée. 150 balles à l'époque. Diantre, c'est pas donné ! Va falloir en prendre soin. Rétrospectivement, j'ai dû le mettre une dizaine de fois en 14 ans. Et encore. Je le lave à la main. On a de ces lubies, parfois !






Addendum 2023 : Suite à la disparition de blogueurs j'ai refait la mise en page ici et ajouté la photo du poster de la tournée dont je me suis procuré 3 exemplaires différents trouvés par hasard lors d'un passage sur leboncoin.