vendredi 30 mars 2018

Telegraph Road : La route du paradis

Je discutais avec une amie il y a quelques temps, à propos des "surprises de la vie". A l'image du labyrinthe de Chartres, cette dernière est pleine de méandres, de virages ; le chemin à parcourir est bien plus long qu'il n'y parait et l'on finit et l'on finit indéfectiblement au centre, à l'essentiel.

Mes proches savent que j'ai traversé une sacré tempête et que je vogue à présent poussé par les alizés. Une passagère pas du tout clandestine a rejoint mon esquif, au gré d'une bordée un peu atypique.

Bienvenue à toi, mon Hélène, avec qui je partage une partie de mes goûts musicaux et en particulier ceux de mon adolescence.

Voguons pour un concert, le notre premier tout les deux. Nous serons loin, très loin de mes habitudes... partis en voiture, à l'aventure, vers Paray-Vieille-Poste (Hein?!?) Nous subissons pleins de bouchons parisiens, évidement, et c'est l'occasion pour moi de voir voler une Ducati Monster (heureusement loin dans mon rétroviseur). Freinage brusque, manque de contrôle du motard qui s'est relevé, heureusement.

Arrivés-garés sur place (parking en face de la salle, à 50m!) nous marchons vers un restaurant japonais qui se révélera fort correct à la dégustation. Retour sur la place, contrôle minimum de chez minimum et nous nous installons confortablement au fond à gauche d'une salle nommée "L'Avant Scène". Le public présent est très hétéroclite, entre les retraités du cru et leurs petits enfants...

La première partie commence, animée par les élèves de l'école de musique locale. C'est une sélection pop assez hétéroclite, interprété comme ils peuvent par des gens qui n'en peuvent pas trop. La balance est un peu étrange et heureusement le volume est très raisonnable. L'effort des musiciens était visible. Bravo quand même, ça ne doit pas être facile de monter sur scène ainsi, surtout devant son papy et sa mamy.

A ce stade du récit, le lecteur me demandera mais "pourquoi aller se paumer jusque là? Qu'est-ce qu'il vous à pris?"

Les chemins sinueux, cher lecteur, mènent à la félicité.

J'ai eu le privilège d'entendre Dire Straits en 1992.
J'ai aussi eu la chance de retourner à Bercy pour Mark Knopfler en 2005.
Hélène, de son coté, a également été écouter Mark plusieurs fois...

Ce monument en commun, nous étions donc d'accord pour partager une tranche de live ensemble. Le souci étant que Dire Straits est dissout depuis 1993 et que Mark Knopfler tout seul ne tourne pas (plus?). Que faire alors pour vibrer sur les mêmes cordes, les mêmes mélodies?

La solution était un cover-band, mais un très bon.

Telegraph Road c'est d'abord une route mythique aux USA, et puis un des titres les plus mythiques de Dire Straits y faisant référence, et enfin le nom d'un groupe hommage qui se produisait se jour là, au fin du fond d'un trou de derrière Orly.

C'est avec appréhension que nous attendons les premières notes, alors que monsieur le Maire ou je ne sais trop qui nous vante le groupe. Savait-il seulement de qui/quoi il parlait? nous nous sentions bien seuls dans la salle comble à cet instant...

Pas de décor, pas de roadies... des guitares, des passionnés, une excellente balance et de la magie par pelletés. Nous avons eu des frissons tout le long et il faudrait être le dernier des fourbes pour avancer le moindre pion envers ce concert.

Certains titres ont été joués note à note, identiques aux lives passés de Dire Straits (Alchemy, On the night) d'autres étaient des interprétations originales bien plus libres et très réussies.

Et oui, d'accord, tout les solos n'étaient forcément ultimes... Mais purée, vous savez ce que c'est que de jouer ces partitions? les seuls à reprendre Knopfler avec panache total sont parmi les plus grands gratteux du monde!

J'ai noté la setlist au fil de l'eau. J'ai cependant un doute sur un titre.

Tunnel of love
Once upon à Time in the west
Walk of life
Private investigations
Your latest trick
Expresso love (sans certitude)
Lady writer
Telegraph road
Brother in arms
So far away
Roméo and Juliet
Sultans of swing
Money for nothing
Calling Elvis
Heavy fuel

Alors que le début de la prestation nous révélait un public assez peu participatif, le groupe a su mettre le feu à la salle avec les derniers titres. Nous sortons de la salle ravis, les yeux plein et les oreilles pleins de souvenirs en reconnaissance avec nos passés respectifs.

Moralité, ne jamais sous-estimer un cover band....


Pas de Merchandising, donc pas de T-shirt...