dimanche 10 octobre 2021

Popa Chubby : le blues-rock étrange au succès franco-français

Nous sommes dimanche et ce soir c'est concert, le premier depuis le COVID. Comment ne pas évoquer cette saleté qui, en plus de tuer des gens, nous pourrit la vie depuis presque 2 ans? Certes, il y a plus grave au vu des autres crises à venir (pollution, climat, etc.) ! Il n'empêche que la sortie de ce soir mets un peu de baume au cœur tant la musique est historiquement une composante indispensable à l'homme depuis qu'il l'a créée.

Après un délicieux déjeuner chez nos amis Anne et Stéphane, Hélène et moi repassons à la maison avant de rejoindre l'Olympia ; le rendez-vous de ce soir est à 18h et il n'y aura pas de première partie. Je porte pour la première fois ma "battle jacket" réalisée durant le second confinement pour en tester la praticité : elle est validée. 

Nous passons le barrage sanitaire, puis sécurité, puis le contrôle des billets et allons à la boutique (pauvrement achalandée). Pas de T-Shirts, pas de patch, pas de rien de rien à part des albums CD et Vinyl  dédicacés ; je prends donc ce dernier.

C'est un concert découverte ce soir. Bien sur Hélène et moi avons entendu parler de Popa Chubby (sans quoi nous ne serions pas ici) mais nous n'avons pas écouté ses (nombreux) album ni l'un ni l'autre. Sa biographie en français est pauvre, celle en anglais un peu moins ; nous avons affaire à un guitariste New Yorkais qui fait du Blues-Rock avec un succès, disons d'estime aux USA et un peu plus de popularité en Europe et en particulier en France.

Rapide passage au bar (Coca pour moi, demi pour Hélène) et nous allons nous placer dans nos fauteuils numérotés. Nous sommes sidérés par le manque de sérieux dans le port du masque! Environs 9 personnes sur 10 n'en ont pas! Le public est plutôt âgé et la plupart ont la cinquantaine bien tapée. Popa arrive sur scène avec ses musiciens. Il salue le public et s'installe avec sa guitare. L'individu étant (très) imposant, il joue assis sur une sorte de tabouret de bar.

 C'est un peu étrange mais ça lui permet de jouer avec deux pétales de distorsion en même temps (essentiellement wah wah au pied droit et autre chose que je n'ai pas identifié au pied gauche, sans doute plusieurs équipements). Les musiciens sont Tom Curiano à la batterie, Paul Loranger pour la basse et Dave Keyes aux claviers. Première impression : c'est fort, très fort, trop fort! 

Et la balance est mal faite : si la guitare, la batterie et dans une moindre mesure les claviers tintent
clairs, la basse quand à elle sature à en faire trembler ma chemise! C'est vraiment dommage car l'expérience est du coup gâchée. Il se passera 3 titres maximum avant que je ne chausse mes bouchons; Hélène qui a oublié les siens se mettra des poules de kleenex dans les oreilles! 

Popa Chubby attaque sur du Hendrix et la prestation est tout à fait correcte. Il enchaine ensuite sur ses propres créations, extraites de ses très nombreux albums. Ma foi, si le son n'était pas si mauvais, cela serait presque bon... tant que... tant qu'il ne se lance pas dans ses innombrables solos. 

Un solo pas trop mauvais


La première chose à noter c'est qu'il maitrise son instrument, méchamment. La technique n'a pas de secret pour lui et son toucher est extraordinaire. Il gère l'électricité comme un démon, jouant sur les potentiomètres et la distorsion (sans parler des pédales) avec une vélocité impressionnante. La seconde chose et non des moindres ce sont les pains et autres défauts d'échelle chromatique dont il est capable. Aller vite, c'est bien... respecter les principes de la musique c'est mieux! Combien de fois ai-je été surpris d'entendre des dissonances dans ses solos? Certes, cela arrive aux meilleurs mais chez lui cela devient un gimmick! Popa Chubby c'est le mec il se gamelle sans arrêt et ne se rattrape jamais aux branches ce qui provoque des enchaînements désastreux, genre décalage d'un ton ou complet contre-temps, ou les deux! Ce n'est pas compliqué, ses musiciens ont le regard rivé sur lui pendant tout le concert pour essayer de le suivre!

Une heure se passe et on nous annonce une entracte que je qualifierait de salvatrice. Nous patientons pour le petit coin et retournons nous assoir juste à temps. De retour sur scène, Popa s'est changé et enchaîne les titres jusqu'à l'habituel solo de batterie qui sera un duo (duel?) d'instruments! En effet, Popa est aussi batteur et Hélène et moi pensons que finalement il devrait arrêter la guitare!

Le duo de batterie 

Voici déjà (enfin?) la fin du set avec la reprise du "Halleluja" de Leonard Cohen. Nous n'attendons pas la fin des applaudissements et nous nous faufilons vers la sortie. Nous irons finir la soirée en dinant à l'arrache dans un vrai restaurant chinois du coté de Saint Lazare. Au moment où j'écris ces lignes, nous n'avons pas encore écouté le vinyl. La fin du concert était plus bluesy et moins acharnée sur les solos, ce qui donnait un peu plus de cohérence à la musique. Peut-être qu'un enregistrement produit sera moins chaotique? je ne manquerai pas d'indiquer mon avis final dans les jours à venir en amendant ce texte si besoin est. Quelque part je comprends le succès uniquement d'estime dans sa patrie d'origine... 

Pour l'heure, je ne suis pas fan de Popa Chubby. Peut-être est-ce le fait d'avoir entendu en live de trop grands artistes comme Knopfler, Clapton, Gilmour mais aussi un maître comme Tommy Emmanuel ?

A suivre donc après une écoute posée et un volume modéré, installés dans le canapé.



Les billets sont complètement électroniques à présent. Nous sommes vraiment très loin des cartons personnalisés avec hologrammes d'il y a 25 ans.


Le vinyl dédicacé que nous avons pu ramener à peu près en état.