
Premier
concert 2009 (après avoir loupé EDGUY en janvier pour des raisons bien
indépendantes de ma volonté) ce Bercy est, pour moi, celui du changement. Jusqu’ici cette salle était ma voisine ; le fait de devoir prendre la
voiture alors qu’auparavant je rentrais à pied m’a quelque peu désorienté. J’ai donc
découvert les joies des embouteillages, des parkings au prix prohibitif et de
l’état dangereusement comateux du conducteur sorti de fosse.
Garé dans
les entrailles du POPB, je remonte donc vers la lumière des spots avec
trois-quarts d’heure d’avance. Je pensais être un peu limite vu la renommée
des « clients » du jour, mais
finalement non. Timing parfait. Passage habituel au stand T-Shirt dont les prix
ont agréablement baissé : c’est la
crise ! Ils sont presque moitié moins chers que lors du dernier
Nightwish ! Bercy est encore loin d’être plein lorsque je pénètre dans
l’arène. Je me faufile jusqu'à ma place habituelle, devant les techniciens de
la sono. Surprise, il y a une avant-scène ! Je suis donc à environ 5 mètres de son
extrémité ! J’ai donc une chance de voir les artistes de près, ce qui est
assez dur à Bercy, à moins d’arriver 3 ou 4 heures en avance.
Trois-quarts
d’heure d’attente et « The Answer » ouvre le bal. Je ne connaissais
pas cette formation venant d’Irlande. Disons qu’il y a largement pire comme
première partie. Le groupe joue en « power trio » avec un chanteur.
Ce dernier, sorte de « cousin machin » façon « famille
Adam’s » soigne visiblement son épilepsie sur scène : Plus il chante,
moins il bouge… Mais à chaque séance de Telecaster, sa maladie le gagne à
nouveau ! D’entrée, le guitariste nous assène
un solo largement pompé dans les registres d’Angus Young. La sonorité à suivre
sera une sorte de sous AC/DC, sauce progressive avec des touches presque
thrash. Pas mauvais donc. Je suis quand même resté sur ma faim car après
seulement une demi-heure de prestation, les quatre individus ont quitté la
scène, remerciant le public parisien.
Et voici les
roadies, alpinistes pour certains, réglant scène et cintres. L’altitude de ces
derniers laisse envisager le pire : ils
frôlent le plafond de Bercy ou l’on aperçoit la célèbre cloche de « Hell’s
Bells ». Je m’attends donc à un gros show. Je ne suis pas déçu. Avec une
ponctualité suisse, après un film d’animation tout à fait bidonnant, nos Australiens lancent la machine AC/DC pour deux heures
de voyage sur les rails du rock. Décors
fabuleux, pyrotechnies impressionnantes pour un concert en intérieur,
« Rosie » gonflable totalement hors norme… rien n’est épargné pour
épauler le son énorme si caractéristique du groupe.
C’est la
première et probablement la dernière fois que je les fois sur scène, et cela
pour deux raisons : d’abord parce je doute
vraiment qu’ils remettent le couvert pour une tournée mondiale compte tenu de
leur âge et ensuite parce qu’un show d’AC/DC,
ma foi, une fois qu’un en a vu un… on les a tous vus.
La part d’improvisation est très faible et j’ai vraiment eu l’impression de
revoir le live « NO BULL » que j’ai en LaserDisc quelque part.
Loin de moi
l’idée de dire qu’ils étaient mauvais.
Non ! Non ! Et non encore ! Ils étaient absolument
excellents! Phil Rudd tape comme un métronome avec son clope pendouillant à la
babine, Malcolm Young qui semble sur une autre planète en grattant sa rythmique
comme au premier jour, Cliff Williams, éternel
bobtail bassiste aussi discret qu’efficace, Brian Johnson qui braille de son
timbre si particulier et qui n’accuse pas ses 61 printemps et Angus Young,
pilier de l’édifice, mouillant la chemise jusqu'à ce que son habituel
strip-tease l’en débarrasse. Je l’ai vu de très près sur l'avant-scène lors du solo de « Let
There Be Rock » : il est vraiment impressionnant le petit bonhomme.
J’ai trouvé
le public assez calme. Ça chantait, ça gesticulait mais rien à voir avec un
Maiden ou un Metallica. Ne parlons même pas d’un Megadeth ! La moyenne
d’âge plus élevée, la sagesse venant, sans doute. Une déception sur « The
Jack » ou aucune groupie n’a joué le jeu !
Le son était
bon à mon goût. Il faut dire que j’ai l’habitude de cette salle et que le
placement stéréophonique compte pour beaucoup. Bouchons d’oreilles obligatoires, c’était vraiment inutilement fort.
Pour
mémoire, voici la setlist même si j’ai un doute sur la position de Hell’s
Bells (Erratum 2020, en fait Hell's Bell's est après The Jack):
Rock 'N Roll Train
Hell Ain't A Bad Place To Be
Big Jack
Back In Black
Thunderstruck
Shot dawn in flames!
The Jack
Hells Bells
Shoot To Thrill
Black Ice
TNT
War Machine
Whole Lotta Rosie
Let There Be Rock
Highway To Hell
For Those
About To Rock
AC/DC en
live était un vieux rêve pour moi qui avait raté la dernière tournée pour des
raisons de santé. Je ne pensais vraiment pas le réaliser. Les voir m’a conforté
dans mon opinion vis-à-vis d’eux : Ils étaient,
sont, et demeureront les dinosaures imperturbables du hard rock. Depuis 35 ans
et des brouettes, ils font strictement la même chose et ont produit des albums
extrêmement proches et de nombreux « standards » dont les riffs
caractéristiques se reconnaissent en moins de 3 secondes. C’est peut-être cela
la clé de leur succès : AC/DC fonctionne parce qu’ils ne cherchent pas à
innover. Ils SONT AC/DC !