C’est le printemps ! Le soleil est au
rendez-vous et je me dirige vers le Zénith pour me plonger dans la pénombre métaleuse.
Après un bouchon bien dense et quelques difficultés à localiser le parking au
milieu des travaux, je finis par laisser ma voiture dans les sous-sols de la Cité
des sciences. Après 10 bonnes minutes de marche à pied, je rejoins la fontaine
ou m’attend David. Sont également présents certains membres du forum
« Defender of the Faith » dont les têtes ne me sont pas inconnues.
Nous discutons un moment des dernières
nouveautés de la scène métal et partageons un petit sandwich avant de nous
diriger vers la salle. Je laisse David partir vers l’entrée tribunes (il aime
son petit confort et je commence à le comprendre) et les premières mesures de
TESTAMENT retentissent alors que je passe la sécurité. Je vais en louper un
bout mais vu le potin que cela fait, je ne pense pas que cela soit dramatique.
Séance T-Shirt traditionnelle. Allez, cette fois je fais une exception : je
ne prends pas le modèle de la tournée « Nostradamus » de JUDAS PRIEST
mais celui de l’un de leurs premiers albums (« Sad Wings Of Destiny »
sans les dates dans le dos). C’est moins collector, mais pour une fois je suis
sûr que ma petite femme ne le trouvera pas moche : il y a un ange
dessus !
Bref, je tasse mes achats dans mes poches de
treillis, je boucle les écoutilles et je pénètre dans la fosse. Cette dernière
est bien remplie. J’arrive néanmoins à me frayer un chemin jusqu'au premier
tiers, derrière la zone de pogo.
Revenons sur TESTAMENT. Première
impression : heureusement que j’ai mes bouchons : le son est
pitoyablement saturé et bien trop fort. La balance est proprement mauvaise…
C’est dommage car le groupe est connu et leur style (Thrash) est plaisant
quoique répétitif. La formation a ses fans et ça remue bien devant. Il faut
dire qu’il est assez rare de voir un groupe aussi important à l’ouverture.
Allez, on monte le set de MEGADETH. Toujours
aussi sobre et… rapiécé ! La bannière du fond a visiblement été scotchée
en deux endroits ! Cela fait vraiment pauvre, d’autant plus qu’il n’y a
aucune décoration à part l’énorme batterie et les piles de Marshall.
Le public s’est repositionné et à en juger
par le nombre de T-Shirts à l’effigie de Vic à présent sur le devant de la
fosse, je me demande franchement quelle est la tête d’affiche ce soir.
Voici le rouquin et ses potes… C’est parti
pour un set que j’envisage court et orienté par le dernier album, « United
Abomination ». La première chanson me donnera raison mais la suite… Ah mes
amis, quelle suite ! Le son est excellent et l’accueil que le public
a réservé à Dave Mustaine semble le satisfaire. Ce dernier s’investit à fond
dans le show, bien plus qu’à l’E.M. l’année dernière. Et ça enchaîne les
cartons, et… et… OUI ! Il me joue ma préférée qu’ils avaient
supprimée lors de la tournée précédente ! Quel frisson lors du solo de
« She Wolf » !
De mémoire, la setlist devait ressembler à
cela, dans le désordre peut-être :
Sleepwalker
Wake up dead
Take no prisonner
A tout le monde
She wolf
In my darkest hour
Symphony of destruction
Skin o’ my teeth
Hangar 18
Peace sells
Holy war
Avec “Trust” et “Washington is next »,
cela aurait été ultime à mon goût… Mais il s’agissait d’une première et trop
courte partie… C’est donc déjà fini et les médiators volent… Ils atterrissent à quelques mètres à ma gauche. Dommage.
Cette fois, le groupe prend le temps de
saluer le public. Il est ovationné comme rarement. Le pied. J’ai presque envie
de partir. J’étais venu essentiellement pour eux, j’ai été gâté, je suis
satisfait.
Seulement, les roadies installent à présent
les petites affaires des monuments du métal que sont les Judas Priest. Même si
je ne suis pas un fan, comment bouder une légende pareille ?
Nous partons donc explorer quelques-unes des
pages les plus anciennes du heavy metal anglais, avec le « metal
god » comme guide.
Judas Priest, c’est presque 40 ans de
carrière. Arrivés entre Sabbath et Maiden, ils ont posés certaines bases du
métal, que cela soit au niveau du line-up (Le duo de lead-guitars) ou de
la tenue vestimentaire (cuirs et clous). Leur style en perpétuel évolution,
associé à la voix exceptionnelle de Rob Halford, a traversé les décennies avec
plus ou moins de succès, influençant la scène du genre.
Le voici donc, notre « metal god »,
encapuchonné dans une cape argentée qui me rappelle Bruce Dickinson lors de la
tournée « Dance of death ».
Que dire de la prestation du jour ?
C’est difficile pour moi qui suis, comme je l’ai déjà dit, amateur du genre
mais pas fan du groupe. Ils ont été bons, c’est incontestable. Comment ne pas
être respectueux de cette bande de quinquagénaires qui ont retourné la scène
durant presque deux heures ? Je regrette juste de ne pas les avoir vus au
meilleur de leur forme, il y a une vingtaine d’année. Le son était bien trop
fort, en particulier la batterie, et mes bouchons furent nécessaires. Pour ce
qui est du groupe, quoi qu’on en dise, Halford paraissait usé, voir carrément à
la peine… Capable par le passé de vocalises extraordinaires, on le sentait
limite voir parfois à la ramasse. Dommage. Les musiciens, eux, ont bien assuré
même si j’ai trouvé le bassiste un peu léger.
Il n’empêche, et j’insiste, que le show était
bon, avec un décor certes classique mais efficace,
La setlist a repris des titres récents et,
évidement, les grands classiques du groupe. Leur dernier opus,
« Nostradamus », étant un concept-album, j’aurais presque été
intéressé par une programmation le reprenant intégralement et terminant avec
les classiques (un peu comme Maiden pour « A matter of life anddeath »). Il n’empêche que nous en avons eu pour notre argent et que même
si le public était plus calme que pour MEGADETH, il y avait une belle ambiance.
Gros rappels, trois titres puis nouveaux
rappels et le groupe revient une deuxième fois pour un « Living after
midnight » repris par le public de manière tout à fait extraordinaire.
Sortie dans la cohue et je retrouve David qui
a peu ou prou le même avis que moi : Megadeth vainqueur ! Le Priest
c’est un peu du passé à présent.
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